- Ah oui? Vous êtes greffière?...Mais ça consiste en quoi au juste?...
Il est vrai que les greffiers agissent dans la plus grande discrétion et sont souvent assimilés à des secrétaires.
À l'ombre de leur bureau... des juges... ou encore, durant les audiences, les greffiers sont cachés derrière l'écran de leur ordinateur, n'apparaissant que brièvement, tout de sombre vêtus, silencieusement, pour faire signer aux parties le procès-verbal figeant les déclarations faites durant les débats.
La présence des greffiers est pourtant nécessaire et leur travail est essentiel à la bonne marche de la justice.
Durant les audiences, ce sont eux qui retranscrivent fidèlement les déclarations des parties, des témoins et des experts, qui assistent aux délibérations des juges pour en retirer les arguments juridiques pertinents, qui seront repris dans le jugement final.
Chaque jour, les greffiers - par leur esprit d'analyse et de synthèse - décryptent le raisonnement des juges aboutissant à l'admission ou au rejet de la cause. Ce sont eux qui en vérifient la conformité avec la jurisprudence récente du Tribunal fédéral et qui proposent parfois une solution différente de celle initialement retenue par les juges. Ce sont encore les greffiers qui - par leurs qualités rédactionnelles et leurs compétences juridiques - exposent le raisonnement des juges, qu'ils ne partagent d'ailleurs pas toujours, de la manière la plus intelligible et convaincante possible, tournant et retournant leurs phrases, préférant un mot à un autre, chassant les redondances et les fautes d'orthographes, pour aboutir à "leur" jugement.
Ainsi, plus que des secrétaires, les greffiers sont des juristes accomplis, des assistants essentiels aux juges, des écrivains judiciaires.
Article écrit par Myriam Choukroun, Lausanne