Traducteur: de l'art de transposer sans dénaturer

Elle aime l’autonomie, la rigueur de la langue française, la précision des mots et la diversité des sujets. Sandhya Dennis a trouvé tout cela dans son métier de traductrice. Après une première expérience professionnelle peu convaincante dans le milieu des études de marchés...

..., cette Vaudoise de 33 ans s’est lancée dans un master en traduction. C’était il y a six ans après que différents séjours à l’étranger avaient achevé de lui donner le virus des langues.

Chaque texte apporte son lot de découvertes

Aujourd’hui, Sandhya Dennis est employée comme traductrice réviseuse au sein du service linguistique de la Poste. Chaque jour, elle supervise et finalise des textes traduits par des collaborateurs internes et externes : « Je m’occupe de l’assurance qualité, explique-t-elle. Je vérifie que cela soit bien écrit et que le contenu en français corresponde à celui en allemand. »

Ce poste lui permet de toucher à tout, puisque les textes sur lesquels elle se penche relèvent aussi bien du domaine juridique, économique, technique, informatique ou même sanitaire et sportif. En effet, la Poste possède une unité qui organise des activités physiques et une autre qui dispense des conseils pour rester en bonne santé. « J’apprends beaucoup de choses, comme le fait qu’il faut monter les marches d’escaliers deux par deux chaque matin pour rester en forme, sourit-elle. J’apprécie vraiment de ne pas faire tout le temps la même chose ! » 

" Trouver le juste milieu entre le sens et le style "

En tant que traductrice, Sandhya Dennis travaille toujours sur la base d’un texte écrit dans une langue étrangère – l’anglais et essentiellement l’allemand dans son cas – qu’elle transpose dans sa langue maternelle, le français. Un exercice souvent subtil : « Un traducteur doit trouver le juste milieu entre le sens et le style. » Pas question de se laisser envahir par sa propre prose, au risque de perdre le message originel. Et c’est justement pour cela que la Vaudoise apprécie son job : « J’aime les textes bien écrits sans faute d’orthographe mais je n’aime pas devoir composer par moi-même. Avec une traduction, il y a déjà les idées et la structure. » C’est pour cela qu’elle ne se verrait pas traduire des slogans : « Il faut quand même être un peu créatif car ça ne marche pas avec une simple transposition. Personnellement, je préfère les choses plus techniques. » L’exercice ne l’attire pas davantage pour les romans, puisqu’il requiert également d’avoir un certain style et de l’imagination. 

Seule face à son texte, Sandhya Dennis explique qu’elle ne serait rien sans son dictionnaire et internet, sa profession impliquant un nombre considérable de recherches. Pour les textes légaux, elle passe beaucoup de temps à s’informer sur les termes et tournures utilisées par les juristes, afin de coller au mieux à son sujet. Et lorsque le document concerne une entreprise, elle doit s’assurer que la société n’a pas un nom déjà traduit et établi en langue française et se renseigner précisément sur le nom de ses produits. A cela s’ajoutent les nombreuses subtilités de la langue française : « J’ai découvert des petites subtilités grammaticales ou des différences minimes entre deux mots. Il y a plein de choses que j’ignorais ! »

Article écrit par Caroline Gebhard