Association romande des correcteurs et correctrices d'imprimerie (Arci)

Le métier de correcteur et historique de l'Arci

Le métier de correcteur « consiste à valider tout texte publié, tant sur le fond (vérification des données, exactitude des faits relatés) que sur la forme (orthotypographie, syntaxe), quel que soit son support, électronique ou papier, afin d’en rendre la lecture la plus aisée et agréable possible ».

correcteurs.com, site officiel du Syndicat français des correcteurs

 

« Mais y a-t-il encore des correcteurs ? Lorsqu’on voit ce qui s’imprime, un peu partout, lorsqu’on lit les journaux, en général, on peut sérieusement en douter ! Ah ! quand je pense aux anciens Pères Virgule, portant lavallière... Ils étaient de fiers et vrais chevaliers, parmi la gent ouvrière... c’était l’aristocratie. »

Claude Thimonier, fondateur de la Confrérie européenne des chevaliers de Gutenberg

 

« Il est vrai que, grâce à la PAO, qui permet à n’importe qui de publier n’importe quoi et n’importe comment, moult scories émergent des flots de la communication écrite.

En Suisse romande, des correcteurs s’efforcent de maintenir, contre vents et marées, la qualité orthographique et typographique. Ils se sont réunis au sein de l’Association romande des correcteurs d’imprimerie.

Créée à l’origine pour élaborer puis faire reconnaître un statut de correcteur professionnel, l’Arci œuvre maintenant sur plusieurs fronts. Celui de la formation de base et du perfectionnement professionnel, en priorité. Celui aussi de la défense de la langue française, dans un pays où la majorité alémanique (à quatre contre un, à peu près) étend ses tentacules. À la frontière des langues, notamment, les francophones doivent batailler ferme pour faire respecter le principe de territorialité. »

 

Fondation

Les précurseurs de l’Arci sont une bande de copains typographes, tous passés au cassetin, le bureau des correcteurs dans les rédactions. André Friedli, un Chaux-de-Fonnier calé en français, rencontra Bernard Sauser en 1944. Ils se lièrent d’amitié. Georges Montandon et Pierre Zinder les rejoignirent, et l’idée fut lancée de grouper les correcteurs. C’était il y a plus de septante ans !

Le 26 mars 1944, l’Association romande des correcteurs d’imprimerie voyait officiellement le jour à Lausanne, sous la houlette de la Fédération suisse des typographes (devenue plus tard l’Association suisse des typographes), qui avait dépêché son secrétaire central, Jean Möri, flanqué du rédacteur du Gutenberg, Eugène Verdon.

But premier de l’Arci : faire admettre la reconnaissance de la correction dans le contrat collectif, et obtenir de meilleures conditions de travail. Une commission technique chargée de réunir toute documentation utile et de la faire circuler parmi les membres.

Un cours de formation professionnelle par correspondance, avec diplôme à la clé, vit le jour.

 

Aucune archive

Malheureusement, les archives des premières années sont introuvables, ce qui ne nous permet pas d’en savoir plus sur la vie et le développement de l’Arci à ses débuts.

Cinquante ans plus tard, l’Arci comptait plus de 200 membres (des arciens). Et un bulletin qui, ma foi, a maintenant belle allure. Et ce diplôme presque confidentiel remplacé récemment par un brevet fédéral reconnu par la loi...

 

Sources : Bernard Sauser, un ancien président et ancien directeur de l’École romande des arts graphiques (actuellement Éracom), in En français… dans le texte, ouvrage publié en 1994 à l’occasion des 50 ans de l’association ; Roger Chatelain, un autre ancien président, ibidem


L'Arci aujourd'hui...

L’Arci, aujourd’hui, suscite un peu moins d’engouement au sein de la profession, de plus en plus malmenée dans un paysage médiatique sans cesse chahuté par des restructurations. Les actifs sont plus enclins à s’accrocher à leur poste qu’à venir militer au sein d’une association, c’est compréhensible.

Nos effectifs le prouvent : au début de cette année, nous n’étions plus que 66 membres actifs, 76 membres retraités et 84 sympathisants. Mais le Trait d’Union, le bulletin qui les relie quatre fois par année, est bel et bien toujours là, et s’est même passablement étoffé depuis ses débuts sous forme de feuilles A4 agrafées.  

En outre, il faut rappeler que ce sont souvent, sinon toujours des arciens qui ont été à la base des éditions successives du Guide du typographe, ouvrage de référence des apprentis typographes (on les appelle désormais polygraphes), et de ses nombreuses refontes. Cet ouvrage est né en 1943 sous l’impulsion de l’Association suisse des compositeurs à la machine (désormais AST, Association suisse des typographes, groupe de Lausanne), qui avait émis l’idée d’éditer une marche à suivre typographique en 1940. Comptant 84 pages à ses débuts, le Guide en a aujourd’hui plus de 300, y compris un imposant chapitre sur les langues étrangères que sont l’allemand, l’italien, l’espagnol ou l’anglais.

Tout correcteur qui se respecte a un Guide du typographe à portée de main sur son bureau.

Sur le stand

Le Guide du typographe sera en vente sur notre stand, où seront également à disposition des exemplaires gratuits de notre Trait d’Union.

Nous proposerons au public, durant le Salon de l’écriture, des exercices pratiques de correction, faciles… ou pas.