Quelle écriture était utilisée et transmise exclusivement par des femmes?

 

 

 

 

 

Livret de mariage traditionnel Nüshu. Image réalisée par Martine Saussure-Young, trouvée sur le site Cultinera

 

... comme secondaire, car elle n'était justement utilisée que par les femmes et était transmise de mères en filles ou de femmes à femmes.

L'écriture Nüshu ressemble à l'écriture chinoise, mais ses caractères sont allongés et ne s'inscrivent donc par dans un carré (comme c'est le cas des caractères chinois). Cette écriture compte environ 600 caractères. Elle servait par exemple à décorer des objets artisanaux des brodeuses, à transcrire sur papier ou sur tissus des chants, des prières, des voeux sur les livrets de mariage, mais permettait également aux femmes de correspondre entre elles.

L'origine de cette écriture est très controversée. Certains chercheurs la font remonter à plus de 2000 ans. Mais comme il n'en reste pas de trace dans l'histoire, il n'y a aucune certitude quant à son origine. Les seuls documents redécouverts dans les années 50 ne remontent guère qu'à une à deux générations. Il faut aussi dire que les femmes, lorsqu'elles mouraient, se faisaient enterrer avec leurs oeuvres, ne laissant que quelques souvenirs à leurs soeurs jurées*. De plus, lors de la révolution culturelle chinoise, des oeuvres en Nüshu ont été massivement détruites.

Cette écriture fait aujourd'hui l'objet d'une sauvegarde institutionnelle, afin de préserver ce patrimoine graphoculturel féminin.

 

 

*Les soeurs jurées étaient une coutume. Dès l'âge de 10 ans, les jeunes filles pouvaient se choisir une ou plusieurs soeurs  jurées à qui elles se promettaient une amitié éternelle.