Quels étaient les moyens de fabriquer de l'encre noire au Moyen-Âge?

Il existait au Moyen-Âge trois types d'encre noire et de nombreuses recettes ont été transmises. L'une était à la base de noir de fumée ou d'autres éléments carbonés (suie par exemple) et d'un liant (notamment gomme arabique). La seconde était à base de produit tannant, tel que noix de galles ou écorces de chêne, d'un liant et d'un sel métallique.

Ces deux types d'encre étaient parfois combinées entre elles pour en former une troisième sorte.  

Elles avaient leurs avantages et leurs inconvénients. L'encre à base de suie de torche de sapin donnait un noir profond, mais avait le désavantage de s'effacer sous l'eau.

La seconde encre, à base d'acide gallique, qui était trouvé à l'état naturel dans les noix de galle*, avait pour désavantage d'attaquer le support d'écriture, en finissant par y laisser des trous. 

De très nombreuses recettes pour fabriquer de l'encre ont été transmises. Selon l'effet escompté, les scribes y rajoutaient d'autres ingrédients telles que de la bière, du vin, du vinaigre, du sucre...

La gomme utilisée comme liant était extraite d'arbres comme l'acacia, certains pruniers ou cerisiers.

 

Un livre (traité de Théophile "De diverses Partibus") relate ainsi par exemple la fabrication d'encre noire à partir de "bois d'épines" ou de ronces. Cette recette était particulièrement laborieuse et longue à réaliser, mais l'encre était, semble-t-il pratique à utiliser et ne pouvait être effacée avec de l'eau.

 

 

*Les noix de galle sont des parasites qui se présentent sous la forme d'excroissance tumorale notamment sur les feuilles de chêne.


Sources